Cette fois-ci, j'ai dérogé à la règle ... coup de cœur oblige! Parmi les trois patrons, c'est Cardamome qui m'a fait chavirer.
Ce modèle ne pouvait que me plaire avec son joli plastron, ses petites fronces sur la poitrine et son col. N'ayant pas de tissu très fin dans mon stock, j'ai choisi ce jersey viscose : bien qu'un peu plus épais, il avait un joli tombé et prenait bien les fronces. Je suis une grande fan de jersey et surtout du confort qu'il procure. J'ai donc pris un petit risque en faisant ce choix et, au final, je ne le regrette pas car je suis convaincue que cette robe est tout à fait adaptée à cette matière.
Le jersey étant naturellement extensible, j'ai apporté quelques modifications, au niveau du corsage seulement :
- j'ai repris chaque côté de 0,6 cm, idem au niveau de la largeur des manches
- j'ai remonté l'encolure (devant uniquement) de 0,6 cm
- j'ai remonté d'1,3 cm l'emmanchure, ainsi que la manche
L'autre changement que j'ai effectué, c'est au niveau du montage du plastron. D'après le livret d'explications, il faut effectuer un rentré d'1,5 cm sur le pourtour du plastron et l'appliquer ainsi sur le haut de la robe en effectuant une surpiqûre. J'ai préféré le coudre endroit contre endroit et le retourner ensuite car cette méthode me paraissait plus simple. J'ai ainsi obtenu un bel arrondi, sans même avoir besoin de cranter.
Le col et le pied de col ont été entoilés, comme indiqué dans les explications, et le fait de travailler avec du jersey n'a eu aucune incidence sur la pose.
Parlons maintenant des smocks. Ah ... ces terribles smocks, dont j'avais gardé un si mauvais souvenir lors de mes débuts en couture ! Ma superbe Brother Innovis, pourtant si moderne et si perfectionnée, m'avait bien fait comprendre que les smocks, ce n'était pas son truc. Je me souviens avoir essayé plusieurs réglages, mais rien n'y faisait : Madame avait fait sa diva et m'avait laissé en plan en me faisant comprendre qu'elle était "non-smockeuse", un point c'es tout! Après en avoir parlé à ma p'tite maman, celle-ci m'a dit que sa "vieille Singer" lui avait toujours cousu de jolis smocks et qu'il fallait que je vienne essayer. Après que nous lui ayons bobiné le fil élastique dans sa canette en métal, la centenaire, encore fringante, a avalé le tissu sans broncher et a exécuté ses 2 x 5 rangées de smocks avec brio. Comme quoi, il ne faut jamais se séparer des vieilles machines ...
Toute contente d'avoir cousu mes premiers smocks, j'ai aussitôt été prise de sérieux doutes en regardant le résultat fini ... la taille était devenue tellement petite ... mais je ne vais jamais tenir là-dedans ...
L'heure du premier essayage enfin arrivé (car je n'avais pas fait de toile au préalable), j'ai enregistré une belle déception : la robe me plaisait mais je me sentais très serrée au niveau de la taille smockée. Là encore, j'ai suivi les conseils de ma p'tite maman : nous avons posé des dictionnaires bien lourds sur la robe en étirant le tissu au maximum au niveau de la taille. Franchement, je n'y croyais pas mais le miracle s'est bel et bien produit : ma robe avait "grossi" d'1,5 cm de chaque côté. Cela peut paraître peu mais c'était suffisant: elle était désormais parfaitement à ma taille.
Et maintenant quel confort! Je peux faire la sieste avec, même après un bon repas, tellement je suis bien dedans!
Comme vous l'avez peut-être constaté, j'ai fait une finition différente au niveau des manches : je les ai rallongées et j'ai tout simplement cousu une bande de jersey en guise de poignet. Si vous hésitez à vous lancer dans ce projet, vous voyez qu'il existe bien des façons de contourner les difficultés. Là encore, le fait d'utiliser un jersey facilite grandement les choses.
Autre précision, cette robe a été entièrement montée à la surjeteuse, à l'exception du col et du plastron qui ont été cousus à la machine. Le tissu utilisé provient de chez "Fleurs de tissus", une enseigne que je vous recommande vivement. J'ai vu que cet imprimé existait maintenant en viscose.
Je n'ai apporté aucune modification au patron. La prochaine fois, je pense que je rallongerai peut-être un peu la longueur du corsage devant et dos pour obtenir un effet plus blousant.
Les instructions sont claires même si je déplore tout de même qu'il n'y ait pas plus d'information sur la manière de réaliser les smocks, les explications sont un peu succinctes à ce niveau. Ce serait bien aussi qu'il existe une variation avec une taille non smockée (pour les détentrices de machines hyper modernes, qui ne sont pas fichues de faire des smocks ...)
Vous l'avez compris : je suis satisfaite de cette robe et, si vous êtes encore là, je voudrais d'une part vous remercier de votre patience et m'excuser de vous abreuver autant ! Je reconnais que j'ai été bien bavarde aujourd'hui, j'essaierai d'être plus concise la prochaine fois.
$$$ Coût de l'opération $$$
- Patron Cardamome de Deer & Doe : 14 euros
- Tissu jersey de viscose à 7 euros/m, soit 18 euros
- Restes de jersey de coton noir de mon stock
- Boutons de récup et deux pressions de mon stock