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mardi 22 septembre 2015

Cardamome en jersey

Comme toutes les groupies de la couture, j'ai attendu avec impatience la sortie des derniers patrons Deer & Doe. Il est bien rare que je m'achète un patron dès sa sortie. Généralement, j'essaie de ne pas me laisser porter par l'euphorie de la nouveauté et j'attends les retours des autres couturières.

Cette fois-ci, j'ai dérogé à la règle ... coup de cœur oblige! Parmi les trois patrons, c'est Cardamome qui m'a fait chavirer.



Ce modèle ne pouvait que me plaire avec son joli plastron, ses petites fronces sur la poitrine et son col. N'ayant pas de tissu très fin dans mon stock, j'ai choisi ce jersey viscose : bien qu'un peu plus épais, il avait un joli tombé et prenait bien les fronces. Je suis une grande fan de jersey et surtout du confort qu'il procure. J'ai donc pris un petit risque en faisant ce choix et, au final, je ne le regrette pas car je suis convaincue que cette robe est tout à fait adaptée à cette matière.


Le jersey étant  naturellement extensible, j'ai apporté quelques modifications, au niveau du corsage seulement :
  • j'ai repris chaque côté de 0,6 cm, idem au niveau de la largeur des manches
  • j'ai remonté l'encolure (devant uniquement) de 0,6 cm
  • j'ai remonté d'1,3 cm l'emmanchure, ainsi que la manche
Une fois ces modifications effectuées, j'ai obtenu une robe fluide et hyper confortable, sans excédent de tissu.



L'autre changement que j'ai effectué, c'est au niveau du montage du plastron. D'après le livret d'explications, il faut effectuer un rentré d'1,5 cm sur le pourtour du plastron et l'appliquer ainsi sur le haut de la robe en effectuant une surpiqûre. J'ai préféré le coudre endroit contre endroit et le retourner ensuite car cette méthode me paraissait plus simple. J'ai ainsi obtenu un bel arrondi, sans même avoir besoin de cranter.


Le col et le pied de col ont été entoilés, comme indiqué dans les explications, et le fait de travailler avec du jersey n'a eu aucune incidence sur la pose.


Je trouve ce col particulièrement charmant et remarquablement bien dessiné. Il ne plaque pas le cou et ne confère pas cet aspect sévère que donnent parfois certains cols lorsqu'ils montent trop hauts. Celui-là est juste parfait. Dans les autres versions de Cardamome que j'ai pu voir jusqu'à présent, j'ai remarqué que beaucoup préféraient porter le col ouvert, certaines avaient même omis de coudre des boutons. A mon humble avis, je trouve qu'il est vraiment dommage de ne pas porter Cardamome avec le col fermé, ou du moins partiellement fermé, car cette fermeture garantit un meilleur maintien du plastron et de la robe en général.  Dans mon cas, j'ai mis des pressions et je n'ai pas fait de boutonnière, de peur d'abîmer mon tissu.



 Les manches son très faciles à monter : aucun embus à résorber, elles s'encastrent parfaitement.



Parlons maintenant des smocks.  Ah ... ces terribles smocks, dont j'avais gardé un si mauvais souvenir lors de mes débuts en couture ! Ma superbe Brother Innovis, pourtant si moderne et si perfectionnée, m'avait bien fait comprendre que les smocks, ce n'était pas son truc. Je me souviens avoir essayé plusieurs réglages, mais rien n'y faisait : Madame avait fait sa diva et m'avait laissé en plan en me faisant comprendre qu'elle était "non-smockeuse", un point c'es tout! Après en avoir parlé à ma p'tite maman, celle-ci m'a dit que sa "vieille Singer" lui avait toujours cousu de jolis smocks et qu'il fallait que je vienne essayer. Après que nous lui ayons bobiné le fil élastique dans sa canette en métal, la centenaire, encore fringante, a avalé le tissu sans broncher et a exécuté ses 2 x 5 rangées de smocks avec brio. Comme quoi, il ne faut jamais se séparer des vieilles machines ...


Toute contente d'avoir cousu mes premiers smocks, j'ai aussitôt été prise de sérieux doutes en regardant le résultat fini ... la taille était devenue tellement petite ... mais je ne vais jamais tenir là-dedans ...



L'heure du premier essayage enfin arrivé (car je n'avais pas fait de toile au préalable),  j'ai enregistré une belle déception : la robe me plaisait mais je me sentais très serrée au niveau de la taille smockée. Là encore, j'ai suivi les conseils de ma p'tite maman : nous avons posé des dictionnaires bien lourds sur la robe en étirant le tissu au maximum au niveau de la taille. Franchement, je n'y croyais pas mais le miracle s'est bel et bien produit : ma robe avait "grossi" d'1,5 cm de chaque côté. Cela peut paraître peu mais c'était suffisant: elle était désormais parfaitement à ma taille.


Et maintenant quel confort! Je peux faire la sieste avec, même après un bon repas, tellement je suis bien dedans!





Comme vous l'avez peut-être constaté, j'ai fait une finition différente au niveau des manches : je les ai rallongées et j'ai tout simplement cousu une bande de jersey en guise de poignet. Si vous hésitez à vous lancer dans ce projet, vous voyez qu'il existe bien des façons de contourner les difficultés. Là encore, le fait d'utiliser un jersey facilite grandement les choses.





Autre précision, cette robe a été entièrement montée à la surjeteuse, à l'exception du col et du plastron qui ont été cousus à la machine. Le tissu utilisé provient de chez "Fleurs de tissus", une enseigne que je vous recommande vivement. J'ai vu que cet imprimé existait maintenant en viscose.



Je n'ai apporté aucune modification au patron. La prochaine fois, je pense que je rallongerai peut-être un peu la longueur du corsage devant et dos pour obtenir un effet plus blousant.




Les instructions sont claires même si je déplore tout de même qu'il n'y ait pas plus d'information sur la manière de réaliser les smocks, les explications sont un peu succinctes à ce niveau. Ce serait bien aussi qu'il existe une variation avec une taille non smockée (pour les détentrices de machines hyper modernes, qui ne sont pas fichues de faire des smocks ...)



Vous l'avez compris : je suis satisfaite de cette robe et, si vous êtes encore là, je voudrais d'une part vous remercier de votre patience et m'excuser de vous abreuver autant ! Je reconnais que j'ai été bien bavarde aujourd'hui, j'essaierai d'être plus concise la prochaine fois.



$$$ Coût de l'opération $$$

  • Patron Cardamome de Deer & Doe : 14 euros
  • Tissu jersey de viscose à 7 euros/m, soit 18 euros
  • Restes de jersey de coton noir de mon stock
  • Boutons de récup et deux pressions de mon stock

dimanche 13 septembre 2015

Jaquette Minoru

Les changements de saison sont toujours propices à la réalisation de nouveaux projets couture. Lorsqu'arrive la fin de l'été, l'envie d'un garde-robe coloré cède la place à d'autres envies. Inspirés par les magnifiques couleurs que nous offre la nature, nous ressentons le besoin de nous mettre au diapason en nous parant, nous aussi, des couleurs automnales.

Pour cette première cousette de l'automne, je vous présente ma "Minoru Jacket".


Cela faisait bien un an que j'avais décidé de me faire ce joli modèle de veste à capuche de Sewaholic. L'arrivée de l'automne et le besoin d'une veste pour me protéger des intempéries ont été le déclic. 



Sewaholic est une marque que j'apprécie tout particulièrement car je trouve leurs modèles particulièrement bien taillés. Bien que leur cible soit plutôt les morphologies en forme de poire, donc avec des hanches plus développées que les miennes, je trouve que leurs patrons me correspondent bien. La taille 34 est un "vrai 34", ce qui change du "34 Burda" où il me faut retailler de partout.



Pour cette veste, je n'ai apporté aucune modification (à l'exception des manches que j'ai raccourcies) et je la trouve hyper confortable et seyante à la fois.


L'autre "atout confort" de cette marque, c'est qu'elle propose des explications très détaillées sur son site: le "sew-along" est particulièrement bien fait, toutes les étapes sont très détaillées avec moult photos, ce qui rend cette veste accessible au plus grand nombre.


Les manches sont raglan, donc très faciles à monter. Le dos est froncé au niveau de l'encolure et le petit "plus" de ce modèle, c'est la capuche insérée dans le col.


C'est la "petite touche professionnelle"qui va impressionner votre entourage!


J'ai doublé la capuche pour une plus jolie finition et j'en ai profité pour y glisser un lien de serrage.


Une fois la capuche rentrée dans le col, on obtient un col très haut, doté d'un bon maintien (je n'ai pas eu besoin de l'entoiler).



Au dos, la taille est élastiquée, tout comme les poignets. J'ai utilisé de l'élastique de 6 cm de large, alors qu'il était préconisé du 5 cm, mais cela a très bien fait l'affaire.


A noter que les manches sont démesurément longues : pensez à vérifier leur longueur avant de couper votre tissu!



Pour la doublure, j'ai utilisé un voile de coton pour le corps et de la vraie doublure anti-statique pour les manches : rien de tel pour faciliter l'enfilage!




Ce modèle est donc bien plus facile à réaliser qu'il n'y paraît. Là où j'ai rencontré des difficultés, c'est au niveau des poches. Curieusement, ce modèle ne comprend que des poches intérieures, que je n'ai pas faites d'ailleurs car je trouvais qu'elles nuisaient à l'aspect intérieur de la veste. J'ai donc décidé d'en rajouter dans les coutures de côté. A priori, rien d'insurmontable, sauf que ... j'ai fait l'erreur de les placer trop bas. Résultat : mes poches descendent jusque dans l'ourlet du bas et je n'ai pas pu réaliser la surpiqûre prévue à cet endroit.


D'autre part, je trouve que l'emplacement des poches dans les coutures de côté n'est pas idéal : quand je mets les mains dedans, des bosses disgracieuses se dessinent et mes mains touchent le repli du bas de la veste. Si c'était à refaire, je mettrais des poches plaquées.




A part ça, c'est un modèle que j'ai eu beaucoup de plaisir à coudre et que j'adore porter.

Les tissus proviennent de Fleurs de tissu, alias "ma caverne d'ali-baba".




J'aimerais m'en faire une version plus chaude, pour l'hiver, mais pour cela, il faudrait que j'insère une couche supplémentaire entre le tissu extérieur et la doublure. Cela doit être faisable, à condition de prendre une ou deux tailles au-dessus. Va falloir que j'y réfléchisse sérieusement car j'aimerais beaucoup m'en coudre une autre!

$$$ Coût de l'opération $$$
 
 
Patron pochette : 18 euros
Gabardine de coton lie de vin : 6 € les 2 mètres
Voile de coton : environ 10 € les 1.50 mètres
Fils : 7 euros
Mercerie : élastique, fermetures éclairs, fermoirs : environ 7 €




































 

Je vous présente aujourd'hui ma veste Minoru, un patron de Sewaholic